Réflexion de la semaine de l’abbé Jacques Binet

Pour une parole forte et une action dynamisante

La pandémie de la Covid-19 a destabilisé la société au cours de l’année qui vient de s’écouler. Mais cette dernière n’est pas la seule. L’Église aussi a été destabilisée, elle qui pourtant était déjà fort affaiblie. Au cours des treize derniers mois, les églises ont été fermées une bonne partie du temps privant les fidèles de la célébration eucharistique pourtant essentielle au bien-être de leur vie spirituelle. Par le fait même, ils ont aussi été privés de la communion eucharistique, nourriture elle aussi très importante à la qualité de leur vie de foi. Les chapelles d’adoration se sont également vues imposer la fermeture de leurs locaux, fermeture qui d’ailleurs se poursuit toujours en date d’aujourd’hui. Les rassemblements publiques de prière ont été au ralenti sinon inexistants si bien que l’état spirituel général des ‘‘troupes ’’ est pour le moins appauvri. Cela ne peut pas continuer ainsi tant et si bien que la détériorisation de la fibre spirituelle des gens pourrait devenir problématique. Heureusement que bon nombre de personnes ont continué de prier et de cheminer privément.

La société a été bouleversée. La vie de foi des gens elle aussi a été bouleversée. Collectivement nous avons besoin d’un ‘‘choc spirituel’’ pour nous stimuler. On a besoin de sentir que les chefs religieux de nos diocèses et de nos milieux paroissiaux respectifs sont saisis de la situation et qu’ils sont prêts à tout faire pour réanimer la foi de leurs fidèles en leur proposant notamment des scénarios et des occasions collectives de prière et d’adoration. Plus que jamais, on a besoin de sentir que Dieu nous est présent dans cette pandémie et qu’il la vit avec nous. On a besoin de sentir qu’il peut nous guider et répondre à nos attentes et à nos interrogations. Mais encore faut-il lui demander son aide, et avoir le goût de nous rapprocher de lui. Dieu nous connaît plus que nous nous connaissons nous-mêmes. C’est lui qui nous a créés. Il connaît la ‘‘machine’’ merveilleuse que nous sommes individuellement. Il sait comment la ‘‘faire fonctionner’’ et la ‘‘réparer’’ à l’occasion. Alors, rapprochons-nous de lui et faisons lui confiance.

Nous vivons dans une société laïque, nous le savons tous. Dieu a perdu sa place de choix dans l’expression de notre vie sociale collective. Mais il ne faut surtout pas baisser les bras pour autant. Il est encore Dieu. Il est encore notre Dieu et il le sera toujours. Nous aurons toujours besoin de lui. Nous sommes faits pour lui. Alors ne baissons pas les bras. Que nos ‘‘leaders’’ religieux ne baissent pas les bras eux non plus. Nous avons tous besoin les uns des autres pour nous stimuler respectivement. Redressons-nous, et redonnons au Seigneur et à son Église la place qui leur revient, même s’il nous en coûte quelque chose. Dieu a la solution à nos problèmes individuels et collectifs. Alors faisons appel à lui, faisons lui confiance. Nous aurons toujours du prix à ses yeux.

Encore de nos jours, le plan de salut de Dieu est toujours aussi pertinent malgré les apparences contraires. La mission que le Christ a donnée à son Église est toujours aussi pertinente et nécessaire même si bon nombre de personnes se sont éloignées des sentiers et de l’enseignement que le Christ nous a proposés en venant sur terre. Redoublons d’ardeur. Disons oui à la prière, disons oui à l’Eucharistie, oui à la parole de Dieu, oui à la communion eucharistique, et oui à l’adoration eucharistique. Ce n’est qu’à ce prix que Dieu redeviendra vivant pour les disciples que nous sommes.

Jacques Binet, ptre