Réflexion de la semaine de l’abbé Jacques Binet

Attachons-nous à l’Essentiel

Depuis plus d’un an, nous vivons dans le contexte de la Covid-19. Un virus microscopique est venu déstabiliser le monde entier. Il nous a mis face à nos limites physiques, psychologiques et sociales. Bon nombre de personnes atteintes de ce virus ont été malades, et plusieurs en sont décédées. Au fil des mois, d’autres ont fait l’expérience de la peur, de l’angoisse, du découragement et de la violence. Nos relations sociales ont été affectées. Le volet économique lui aussi s’en est trouvé affaibli avec le ralentissement ou l’arrêt même de plusieurs secteurs d’activités. Bref, nous avons tous été atteints d’une façon ou d’une autre, et l’on continue de faire l’expérience de nos limites, de notre fragilité et de notre faiblesse collective.

Les divers paliers de gouvernements ont beaucoup fait pour essayer de remédier à la situation. Les responsables de la Santé publique ont aussi fourni tout l’effort dont ils étaient capables. Malgré cela, tout n’est pas réglé. Au cours des dernières décennies, la société moderne a connu des avancées faramineuses dans les domaines de la science et de la technologie, portant à penser qu’à toute fin utile, elle pouvait solutionner par elle-même un grand nombre de problèmes et de situations complexes, entretenant ainsi cette idée d’autonomie et d’autosuffisance sociales.

Mais qu’en est-il au juste? Malgré tous les moyens à sa disposition, la société qui est la nôtre ne pourra jamais tout régler par elle-même parce qu’il y a des réalités qui la dépassent. À la vérité, une société, laïque par surcroît et qui a pris ses distances face à Dieu , aura toujours besoin de ce Dieu parce qu’elle ne peut dépendre d’elle-même en tout. Dieu est tellement plus grand que la société, si puissante et si innovatrice soit-elle. Dieu va tellement au-delà de notre simple réalité humaine et de nos problèmes, qu’ils soient de nature économique, sanitaire ou autres. Dans sa création, Dieu a vu tellement plus grand que notre seule réalité existentielle. Il a englobé en lui les hauts et les bas de notre monde, les joies et les détresses de notre monde, la santé et les maladies de ce même monde sans oublier l’accueil ou le rejet de son amour.

Se pourrait-il que la pandémie de la Covid-19 nous invite à toucher à nos limites proprement humaines pour nous projeter dans la réalité plus englobante de l’amour de Dieu pour sa création? Se pourrait-il que l’expérience collective de nos limites et de nos faiblesses soit un appel à nous jeter dans les bras de ce Dieu qui est le nôtre et qui veut le meilleur pour chacun et chacune d’entre nous? Car ce Dieu veut que nous vivions notre vie avec lui et en lui. Il veut nous offrir le meilleur de lui-même. Ne l’oublions pas: il est notre Père.

Oui aux avancées scientifiques. Oui aux avancées technologiques. Oui aux développements dans les domaines de la santé et de l’économie, mais pas au détriment de Dieu mais bien en état d’alliance avec lui. Au-delà de ces réalités purement humaines, ne sous-estimons pas la force de la prière. Disons oui à cette prière. Plus que jamais, nous en avons besoin. Elle nous met en état de « recherche » et de communion avec Dieu et nous fait ainsi entrer dans son intimité et dans son plan de salut. N’est-ce pas là l’Essentiel de nos vies?

Jacques Binet, ptre